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Communication inclusive : un langage à adopter
Le principe « Le masculin l’emporte », édicté par le grammairien Nicolas Beauzée au 18ᵉ siècle, a bercé des décennies d’écoliers. Il est désormais remis en cause par nombre d’organisations, dont SAMBA, qui considèrent que le langage devrait prendre en compte chaque individu, masculin et féminin. Quels sont les enjeux de la communication inclusive ? Comment l’appliquer dans sa communication écrite et visuelle ? Voici quelques explications.
Comprendre la communication inclusive
Définition et enjeux
Construite au fil de l’Histoire, la langue française porte en elle des biais sexistes et raciaux. C’est pour réduire ces stéréotypes et représenter la diversité de la société qu’est née l’écriture inclusive. Selon l’ONU, “Par langage inclusif, on entend le fait de s’exprimer, à l’oral comme à l’écrit, d’une façon non-discriminante, quels que soient le sexe ou l’identité de genre de la personne dont on parle ou à qui l’on s’adresse, sans véhiculer de stéréotypes de genre. »
S’il fait débat parmi les linguistes et les puristes, le langage inclusif est un moyen d’impliquer toutes les personnes invisibilisées, des individus porteurs de handicap aux minorités. La communication inclusive, plus large, s’attache à offrir un accès universel à l’information, grâce à un langage et à des visuels accessibles et non excluants.
Des avantages pour les organisations
Associations, administrations, entreprises privées… Certaines organisations s’engagent à développer une stratégie de communication non-discriminante. En interne, c’est une idée porteuse : refléter la composition d’une équipe permet de créer un sentiment d’appartenance parmi ses collaborateurs hommes et femmes, mais aussi d’attirer des talents diversifiés. En adoptant un langage et des visuels inclusifs, vous assumez pleinement votre démarche RSE et contribuez à une meilleure intégration sociale de votre personnel.
Site web, réseaux sociaux, brochures, flyers, mailing, affiches, relations-presse… Créer des actions de communication inclusives, c’est aussi afficher ses engagements et faire évoluer les mentalités vers l’égalité des genres et la cohésion sociale. L’Université Clermont Auvergne a par exemple fait ce choix en créant une charte pour une communication inclusive. Elle s’accompagne d’outils de communication et de formations permettant de déployer facilement la démarche.
Les fondamentaux de l’écriture inclusive
Adopter un genre neutre
De prime abord, l’écriture inclusive peut sembler complexe. Pourtant, certaines règles simples offrent la possibilité d’adopter un langage non-sexiste :
- Emprunter des mots neutres (langage épicène) dont la forme ne varie pas entre le genre féminin et le genre masculin. Exemple : humain, bénéficiaire, titulaire, partenaire, membre… ;
- Utiliser des mots englobants (un parent, une personne) ou des termes génériques (le personnel, la rédaction) ;
- Recourir à l’impératif ou à des tournures impersonnelles (vous, on) afin d’éviter l’emploi de termes féminins ou masculins.
Ces formulations obligent à repenser sa façon d’écrire à la lumière des biais de genre. Pour autant, ils permettent d’alléger le texte, avec des termes connus et l’usage classique des règles de grammaire. Nous vous conseillons de consulter ce lexique des alternatives inclusives, qui offre un large panel de vocabulaire neutre à utiliser pour tous vos supports de communication.
Appliquer la féminisation
Le langage inclusif le plus connu est celui qui intègre des points médians. Plus complexe à employer et plus controversé, il est également moins facile à lire que la langue neutre ou générique. La règle pour féminiser votre texte est la suivante : racine du mot + suffixe masculin + point médian + suffixe féminin. Par exemple, pour parler de plusieurs personnes intellectuelles, on parlera d’intellectuel.le.s.
Autre manière de promouvoir la parité : doubler les mots. Auteurs et autrices, écrivains et écrivaines, adhérents et adhérentes… Cette technique, qui affiche la forme féminine et masculine, a l’inconvénient d’alourdir le texte.
Une communication accessible et sans cliché
Favoriser l’accessibilité
La communication inclusive ne concerne pas uniquement l’usage de l’écriture dite inclusive. Pour garantir l’accessibilité de vos messages, commencez par vous interroger sur les besoins de votre audience. Quel support de communication est le plus adapté à ma cible ? Sur quel canal de communication ? Envisagez une traduction en langage des signes ou en langage FALC si nécessaire.
Sur le web, voici plusieurs bonnes pratiques pour une communication globale et responsable :
- Remplissez la description alternative de vos images,
- Rédiger des ancres de liens hypertextes intelligibles
- Choisissez une police d’écriture lisible (deux à trois polices maximum, sans serif, de taille 14 à 20 points),
- Intégrez des couleurs contrastées, notamment pour les personnes daltoniennes,
- Appliquez un sous-titrage à vos vidéos,
- Évitez l’usage du gras ou le changement de police sur vos posts,
- N’abusez pas des émojis…
Chasser les stéréotypes dans son identité visuelle
Dans la communication visuelle, l’image des individus est encore marquée par nombre de clichés. L’activité exercée par la personne, son attitude, les vêtements qu’elle porte, son environnement, les interactions avec d’autres personnages… Tous ces éléments peuvent contribuer à diffuser des représentations stéréotypées du genre masculin ou féminin.
Pour créer des visuels inclusifs dans votre communication digitale et print :
- Assurez-vous que chacun puisse se retrouver dans les illustrations que vous diffusez, en variant les âges, les origines et en incluant des personnes en situation de handicap ;
- Évitez les images qui pourraient stigmatiser, comme celles associant la criminalité à une origine étrangère ;
- Intégrez la diversité de manière constante dans votre plan de communication ;
- Optez pour des images authentiques et fidèles à la réalité.
Vous avez besoin d’aide pour définir votre stratégie de communication inclusive ? Parlons-en !