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Entreprises à impact : pourquoi et comment communiquer sur sa politique RSE ?

Agnès Rouvière

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) a explosé ces dernières années dans les grandes entreprises. Qu’en est-il des organisations à impact ? Associations, fondations, entreprises à mission… Faut-il déployer une politique RSE ? Comment communiquer efficacement sur ses actions RSE ? On en parle avec Solène Lagadec, responsable communication RSE et formatrice en développement durable.

collaborateurs d'une agence spécialisée dans les associations

La RSE, un outil au service de toutes les organisations

La norme ISO 26000, le standard RSE

La norme ISO 26000 est le premier référentiel international de la RSO (Responsabilité Sociétale des Organisations). Ce document normatif propose une grille de critères qui couvre tous les enjeux du développement durable des entreprises, quels que soient leur statut et leur taille. Un véritable outil de diagnostic RSE !  

Ces critères sont déclinés en sept domaines : 

  • La gouvernance ;
  • L’organisation (la transparence, la responsabilité de rendre compte et le dialogue avec les parties prenantes) ; 
  • Les droits de l’homme ; 
  • Les conditions et les relations de travail ; 
  • Les enjeux environnementaux ; 
  • Les bonnes pratiques des affaires ; 
  • Les questions relatives aux consommateurs ; 
  • L’engagement sociétal.

Pour Solène Lagadec, « La RSE trouve sa fonction partout : les achats, la gouvernance, le management… La norme ISO 26000 est un guide bonnes pratiques pour mettre en place des actions transverses et détecter, dans chaque domaine, où il peut y avoir des impacts.« 

Entreprise à impact : pourquoi mener une politique RSE ?

Il peut sembler étonnant de mener une politique RSE quand on inscrit déjà ses engagements sociaux et environnementaux dans son ADN. Pourtant, les entreprises sociales et solidaires ont tout à gagner en s’appropriant les principes de la RSO. Appliquer une politique RSE permet non seulement de structurer sa démarche, mais aussi d’évoluer dans les normes de développement durable listées par la norme ISO 26 000. 

Citons par exemple la mobilisation des parties prenantes, la connaissance des législations, l’inclusion, les pratiques environnementales, le mécénat de compétences, les achats responsables, l’égalité professionnelle… Un bon moyen de se lancer dans une démarche d’amélioration continue. “On croit parfois bien faire, mais on peut se tromper, explique Solène Lagadec. Nommer une personne sur ces sujets permet d’officialiser sa démarche de développement durable et d’être certain que l’impact est à la hauteur de ce qu’on prétend.”

Quid de la mesure d’impact ?

Dans un contexte où les parties prenantes de l’entreprise sont de plus en plus sensibles à l’honnêteté, la mesure d’impact est une solution à envisager. Cet outil de reporting contribue à piloter sa stratégie RSE, à évaluer ses actions éthiques et à définir des leviers d’amélioration. Mais aussi et surtout à crédibiliser sa démarche responsable.

“Chiffrer ce que l’on met en place est très apprécié, précise Solène Lagadec. Ça prouve que l’on avance ! Si certaines TPE et PME ne se donnent pas les moyens d’avoir des indicateurs fiables, la vérité et la transparence restent de mise pour assurer une bonne image de marque. Et les chiffres sont un bon moyen d’y parvenir.”

Communiquer sur sa politique RSE

Concevoir son plan de communication RSE

Communiquer sur sa politique responsable, c’est valoriser l’image de sa marque et se démarquer de ses concurrents. Mais pas n’importe comment ! La communication RSE doit avant tout reposer sur les piliers de la communication responsable

Selon l’Ademe, cela se traduit par :

  • Communiquer sur la vision et les valeurs de son organisation ;
  • Intégrer ses parties prenantes dans son plan de communication RSE ;
  • Valoriser des actions concrètes en matière d’impact environnemental et social.

“Pour moi, démarche RSE et communication sont intimement liées. Pour définir les lignes directrices de sa communication, on peut commencer par cartographier les parties prenantes, puis établir de manière informelle une matrice de matérialité, un outil qui permet de mettre en évidence les enjeux les plus cruciaux à la fois pour les parties prenantes et pour l’entreprise. Il peut être judicieux de s’appuyer sur ces outils pour mettre en place son plan de communication interne et externe” explique Solène Lagadec.

La politique RSE, un enjeu de communication interne

Au-delà de son engagement social et environnemental, la force de la RSE est bel et bien d’embarquer les parties prenantes dans un objectif commun et de créer une cohésion d’équipe. “Les dirigeants ne se rendent pas toujours compte du poids de la communication interne en RSE. Parfois, les valeurs de l’entreprise durable sont mal véhiculées en interne. Les mettre sous les yeux de tout le monde, c’est s’assurer qu’elles seront transmises de la bonne manière en externe. Une politique socialement responsable met en lumière les valeurs et la raison d’être de l’entreprise. Employés et dirigeants voient leur entreprise sous un autre angle, et cet élan commun est salutaire !” 

Pour Solène Lagadec, promouvoir sa Responsabilité sociale et environnementale en interne nécessite de déployer une intelligence collective et émotionnelle. “Les enjeux RSE touchent à des émotions comme l’éco-anxiété. La RSE pousse à avancer, à être dans l’action. La communication est souvent problématique dans les entreprises : certains nœuds entre les personnes freinent l’avancement des projets. Il faut être en capacité de relier les gens entre eux pour qu’ils travaillent ensemble.”

Les bonnes pratiques pour valoriser ses actions RSE

Pour valoriser sa stratégie de développement durable en externe, il est indispensable de faire preuve d’authenticité. “Les dirigeants veulent parfois valoriser des choses qui ne sont pas tout à fait justes. Il faut réussir à garder une certaine objectivité, ne pas survaloriser certains faits ou engagements” détaille Solène Lagadec. L’écoconception est également une bonne pratique pour asseoir ses engagements et ses valeurs, en prenant en compte le cycle de vie de ses supports digitaux et print.

La stratégie multicanale reste une approche efficace pour promouvoir la responsabilité de son organisation, avec des supports institutionnels (site web, rapport RSE, rapport d’impact) et promotionnels (réseaux sociaux, newsletter). “Sur ces supports, on peut prendre la parole sur les enjeux qui nous tiennent à cœur et valoriser ses actions RSE par le biais de témoignages ou de retours d’expériences. Parler de ce qui marche concrètement et donner des chiffres restent essentiels pour une communication RSE percutante.

Découvrez le site web de Solène Lagadec pour en savoir plus sur son parcours et ses réalisations.

Vous souhaitez communiquer sur votre politique RSE ? Faites-nous part de votre projet.